C’est dans une petite pièce à la lumière tamisée de la maternité du Centre Hospitalier Côte de Lumière des Sables-d’Olonne que la magie opère.

La petite Izïa, âgée de seulement 17 jours, vient de terminer son bain thalasso thérapeutique en compagnie d’Inès et Romain, ses parents. Une nouvelle offre de soins proposée aux nouveau-nés depuis le mois de mars par l’hôpital.

Des sensations in utero

« C’est plus qu’un soin, c’est une thérapie », souligne Pyla Quairreau, aide-soignante en charge des bains thérapeutiques. Les nouveau-nés, comme Izïa, sont emmaillotés et immergés dans de l’eau à 38 C°. « Il n’y a aucun autre élément hormis le lait maternel et le lange », détaille-t-elle. L’aide-soignante accompagne ainsi les gestes des nourrissons en leur laissant la liberté de s’exprimer via son corps et ses pleurs : « C’est le bébé qui guide le bain. Je propose, mais n’impose rien. »

Ces bains sont ainsi un moyen pour les nourrissons de retrouver les sensations qu’ils ont vécues avant leur naissance dans l’utérus de leur mère. « Je voyais Izïa donner des coups de pied. Ça m’a vraiment ramenée aux sensations que j’avais quand j’étais enceinte », explique Inès.

« Lâcher prise »

Le résultat : un sentiment d’apaisement chez l’enfant. « Un moment de plénitude » qui permet de libérer sa mémoire émotionnelle inhérente à la grossesse et à l’accouchement. « Izïa s’est mise à pleurer à la fin du bain. On a senti qu’elle avait besoin de lâcher prise », explique sa mère.

C’est pourquoi le Centre Hospitalier Côte de Lumière, propose ces bains thérapeutiques dès l’âge de trois jours, jusqu’à un mois. Avec une priorité donnée aux enfants ayant vécu une naissance difficile. « L’enfant garde sa naissance en mémoire durant son premier mois de vie. Après 30 jours, ça n’a plus de vertu », déclare Pyla Quairreau. Les seules contre-indications sont une non-prise de poids et une température trop élevée.

Une pratique reconnue

Aussi appelée Thalasso bain bébé, cette pratique a été initiée par Sonia Krief, auxiliaire de puériculture, il y a une vingtaine d’années. Elle est depuis brevetée et reconnue et fait de plus en plus d’adeptes dans le milieu médical. Mais aussi auprès des parents : « On est en confiance. Ça rajoute une approche humaine dans le milieu hospitalier qui n’est pas toujours facile », dévoile Romain, le père d’Izïa.

Car les bains thérapeutiques sont aussi l’occasion pour ces parents d’aborder les sujets de la maternité, de la paternité ou de l’alimentation et de faire un bilan sur la grossesse et l’accouchement. « C’est tout un ensemble qui complète l’offre de soins », appuie Mélanie Rouleau, sage-femme et cadre du pôle mère-enfant de l’hôpital.

Après un bain « émotionnellement intense », la petite Izïa s’est endormie dans les bras de sa mère. Le Centre Hospitalier des Sables-d’Olonne est la deuxième maternité de Vendée à proposer ces soins après celle de Fontenay-le-Comte.

Ouest France- Clément CARABIE-16/05/2024